Le Trail du Galibier
Et bien oui, comme d'habitude, à peine une course terminée, en l'occurence la 6000D, l'envie me reprend tout de suite de me fixer un nouveau défi. Cela d'autant plus que cette 6000D fut une course qui me marqua énormément par son ambiance et son parcours, mais qui laissa peu de traces musculaires. J'ai franchi la ligne presque frais et le lendemain soir je partais trottiner 40 minutes. Bref, il me fallait un nouvel objectif.
Ayant consulté le calendrier des courses, une d'entre elles me semblait correspondre: le trail du Galibier, le 17 août. J'ai donc filé chez mes coachs et fournisseurs de chez Esprit Course pour des conseils. Et là, quelle déconvenue! J'apprends que cela est trop proche de la 6000D et que je n'ai pas assez de récup' entre les deux. Je fouille alors dans les flyers de la boutique et trouve une autre course: la Belle à Lure, un 45 km non loin de Sisteron. Mais voilà, en regardant si un camping ou un gîte se trouve à proximité...rien!
Qu'à cela ne tienne, je m'inscrirais au trail du Galibier. Deux bonnes raisons à cela: un capitaine du régiment le court également, et le camping de la ville est à 500m de la ligne de départ.
Inscription envoyée donc, un peu plus de deux semaines avant la course.
Le profil semble sympa, la distance abordable après mes 66 kms à Aime...je suis prêt. Certes la semaine qui a suivi la 6000D, je n'ai couru que 33 kms. Dès la semaine suivante, je courais 57 kms pour me remettre en jambe. Et il ne me restait déjà plus qu'une semaine pour faire du jus. Bon c'est vrai, trois semaines, c'est juste et ce sera mon minimum à l'avenir. 27 km la semaine de l'épreuve pour ne pas oublier le rythme et nous étions partis le samedi matin pour rejoindre le camping de Valloire, avec notre toute nouvelle tente 3" de chez DECATH (testée au Puy en Velay la semaine d'avant).
Je ne veux parler sur ce blog que de course mais je ne peux pas passer sous silence l'environnement des courses, et notamment pour celle-ci notre première expérience de camping en montagne. Un beau soleil, des températures de l'ordre de 17 degrés à 15h, on était pas mal....jusqu'à ce que le soleil passe derrière les versants escarpés! Là la température dégringole, on enfile les sweats shirts bien épais puis, très rapidement, les softshell de montagne....ca va cailler sous la tente. Esprit de sacrifice oblige, j'ai laissé les duvets grand froid à femme et fille et je retrouve le doux confort du duvet réglementaire (une priemière depuis ma première année à la Spéciale). Jusqu'à 3 heures du mat' RAS...mais à partir de là, plus possible de dormir: les 4 degrés ambiants auront raison de la fin de ma nuit. Je rejoins la voiture (moteur éteint) à 5h après une douche fraîche, pour prendre mon gâteau sport et un jus d'orange. A 6h20, je quitte la voiture, déterminé mais un peu tremblant pour rejoindre la ligne de départ.
Je reste dans le hangar pour prendre un café et préparer un peu le matos. Je n'enlève mes gants qu'à la dernière minute...et à 7h01, le départ est donné.
Le décor, comme pour tout trail de montagne, est majestueux. Il fait froid, mais courir réchauffe et le ciel est dégagé. J'enlève rapidement la veste coupe-vent mais à une ou deux reprises j'hésite à remettre les gants: les versants ombragés sont glacials! Heureusement, dès que l'on passe au soleil, c'est agréable, sans être trop chaud.
Cette fois, femme et fille ont pu m'accompagner et j'ai le bonheur de pouvoir les apercevoir dès le deuxième point de passage, vers 9h50. Quelle joie de les deviner parmi les spectateurs! cela rebooste! Au 31ème kilomètre, parvenu au col du Galibier (après l'ascension mortelle du "Petit Galibier", ce sera même salvateur car l'acide lactique avait alors fait son oeuvre dans les cuisses. Le tronçon de 10 km qui a précédé a vraiment été exigeant: j'ai même cru que j'allais devoir gravir une "courte" pente à 4 pattes tant elle était raide. Un italien a même glissé au capitaine du régiment "mais vous n'avez donc pas de chemins pour devoir nous faire passer par là?!).
Puis ce fut une descente de 15 kilomètres, d'abord dans les alpages herbeux puis rocailleux (toujours humides, avec quelques ruisseaux à traverser), un troupeau de moutons, la forêt, et enfin Valloire, après une dernière remontée sur ses hauteurs.
C'est 113ème sur 139 coureurs, en 8h45'01", que je franchis la ligne d'arrivée, main dans la main avec Constance, qui cette fois a bien voulu faire les derniers mètres avec moi (sa maman a insisté il est vrai). Ouf! Une belle épreuve, un beau parcours...réalisé dans un état de fraîcheur pas tout à fait optimal du fait de la nuit précédente et surtout de la proximité de la 6000D. Je précise que mon GPS indiquera bien 45,08 km mais 3003D+ et non les 2630 de l'affiche.
Un bémol tout de même: des trois trails que j'ai couru, ce fut le plus mal organisé: un seul ordinateur pour la perception des dossards (j'ai eu du bol de passer parmi les premiers), aucun panneau en ville pour indiquer où se fait le départ et où se perçoivent les dossards, pas d'animations pour les enfants et pas de village expo. Rien à voir avec la 6000D, cela je peux le comprendre car c'est une plus grosse course, mais rien non plus de commun avec le Lozère Trail, dont l'organisation était parfaite et l'aire de départ/arrivée très sympa pour attendre les coureurs.
Bon, une douche au camping pendant que Raphaële rangeait le campement, et il est temps de filer pour rejoindre Orsan. A 21h30, après 7 semaines de permissions, il faut ranger et préparer la journée du lendemain, la première de mon affectation à l'état-major de la brigade.