Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
One More Trail
13 décembre 2015

SAINTELYON...Le défi de 2015

En mission durant 6 mois sur un autre continent, ma date de retour, planifiée fin septembre, ne permettait pas de courir une épreuve de trail de grande envergure, le calendrier tirant alors sur sa fin. Il restait, il est vrai "les Templiers" et le "GRP" mais la perspective de m'aligner sur ces épreuves très relevées (technique pour la première, et du format ultra pour la seconde), si elle m'a éfleuré l'esprit à mi-mandat, ne m'a pas paru raisonnable une fois rentré. 300 mètres de dénivelé en 6 mois, cela vous atrophie les quadris!!

Alors dès le mois d'avril, je me suis dit "tiens la Saintélyon, pourquoi pas?". Bon c'est vrai, avec 40% de route, beaucoup disent que ce n'est pas vraiment du trail...ce n'est pas faux. Mais cela reste une grande classique des courses à pieds françaises et, pour le modeste coureur que je suis, avec les contraintes d'entraînement en mission, 72km et 2000 D+, ce n'est déjà pas mal.

Unknown

Trail-Book-SaintéLyon-page-de-garde

Ainsi, mi avril, me voilà inscrit, entraînant dans mon sillage Christophe Libert alias Libs. 

L'option "pasta party" de la veille et "navette" d'acheminement de Lyon à St Etienne est retenue.

A mon retour de mission, après 5 semaines de vacances reposantes où j'ai pu poursuivre l'entraînement de fond (les filles étant à l'école), j'ai débuté le programme traînant sur le site officiel de la course: 4 séances par mois pendant 8 semaines. Un rythme raisonnable, limitant les sorties du week-end et préservant une journée en semaine en contrainte professionnelle. Bien m'en a pris car à part une séance de Fartlek et une de récupération, j'ai réalisé l'ensemble des séances, en rajoutant même bien souvent une en semaine. Au final, ce programme m'a permis de retrouver une vistesse de croisière en course conforme à ce que je courais avant de partir en mission (5'30 au kilomètre).

Ainsi, je me suis retrouvé ce samedi 5 décembre à prendre le train depuis Avignon jusqu'à Lyon (1h de train). Parvenu à La Part Dieu 25 minutes après Libs, j'ai pu le retrouver facilement et nous voilà partis pour la Halle Tony Garnier (métro et tram). Une fois sur place, la récupération des dossards a été plutôt rapide (la fouille à l'entrée et le dépôt des sacs en consigne, attentats du 13 nov obligent, prirent presque plus de temps). 15h30, nous avions les dossards, les puces électroniques et les tickets de navette...zut: la minette avait oublié de me donner mon ticket de pasta party...c'est reparti pour un tour. 20 minutes de plus...et nous voilà parés. Le tour du village expo fut rapide: pas beaucoup d'exposants et surtout Libs, comme moi, étions super équipés. On récupère nos sacs et on file dans le premier bus (on le saura en arrivant à St Etienne).

IMG_0411 (1)

A 16h50 (55 minutes de bus), nous voilà au parc expo de St Etienne: la route nous a paru longue et on regardait par la fenêtre en se disant, inquiets, "oula là et dire qu'il va falloir faire tout ce chemin pour rentrer"!!! Bref la pression monte.

20151205_SAINTELYON1

Parvenus à St Etienne, nouvelle fouille (rapide, on est les tout premiers). On rentre dans le parc.

Là débuta une attente interminable: on a vite deviné, le parc expo étant vide, les tables en cours de montage...qu'on avait de l'avance. Nous avons donc poireauté deux heures dans les gradins, nous préparant, discutant, nous changeant...Pour enfin, à 19h00, être les premiers dans la file pour la pasta party. FRugal mais bon, suffisamment léger pour ne pas avoir de troubles digestifs. On avait déjà cassé la tête à un paquet de noix de cajou et à quelques barres de céréales en attendant.

20151205_SAINTELYON2

Avec des températures qui descendent soudain, approchant les 1 degrés, je me décide enfin pour la tenue: ce sera haut et bas longs SKINS (modèle S400 THERMAL), gants et bonnet GORE windstopper et sweat léger de finisher du trail du Galibier (et il ne sera pas de trop car je ne l'ai pas retiré de la course). Je me suis chaussé des ASICS TRABUCCO, sur les conseils de ma boutique préférée, ce qui s'avèrera un assez bon choix étant donnée la surface mixte du parcours (bitume et chemin). J'ai renoncé aux YAKTRAX car la glace et la neige ne sont pas venues perturber la fête. Sur le front, ma PETZL NAO a été au rendez-vous: j'avais une batterie de rechange, comme exigé, mais la mienne a tenu jusqu'au levé du soleil et j'avais encore de marge (même si je lai éteinte dans les villes et villages, elle est restée bien souvent allumée).

Bon, que dire de la course: tout d'abord bravo pour le timing: départ à minuit après un hommage aux victimes du 13 novembre et un décompte sympa sur une musique de U2. 

Beaucoup de bitume pour sortir de St Etienne et enfin trouver les chemins de campage. Au moins, on est parti tranquille, disons dans le milieu de la troupe et à une rythme de sénateur. J'ai oublié de dire que j'ai commis une erreur qui a bien failli m'être fatale: j'ai mangé deux blocs de pâte d'amande pour tuer le temps avant le départ et j'ai donc débuté la course avec une bouche très chargée en sucre et un estomac déjà en vrac. 

Il ne m'a pas fallu longtemps pour sentir les premières crampes d'estomac. Chaque pas est devenu de plus en plus douloureux, au point que j'ai eu de plus en plus de mal à courir...Libs m'a bien attendu 5 ou 6 fois...mais parvenu à 2 km du premier ravito (les 15km). Je lui ai dis de partir devant. J'étais alors persuadé de devoir abandonner à cet endroit tant la douleur était vive. Heureusement, un peu de fierté et surtout la gentillesse d'un autre coureur qui m'a laissé accéder à un gogue de chantier (une belle cabine bleue)...et j'étais reparti, au moins jusqu'au ravito suivant. Là, au 30e kilomètre, une nouvelle pause dans une cabine bleue m'a redonné un peu de peps, et le rythme redevenait plus coutumier. Ouf!! Je n'étais pas passé loin d'une grosse déception (et d'un peu de honte tout de même).

Côté ambiance, les bénévoles ont été extras et le plus surprenant fut la présence de familles entières (avec des enfants parfois très jeunes), des cloches, des cris d'envouragements au milieu de nulle part, en pleine nuit fraîche!! Alors là bravo et mille mercis à tous ces anonymes. Autre atmosphère caractéristique de la Saintélyon: les trainées de lucioles dues à nos frontales.

2015_SAINTELYON3

Plutôt sympa. Tellement de lumières que bien souvent j'ai pu éteindre ma PETZL. Evidemment, quand j'ai vu que devant moi après mes deux pauses "techniques" la file de lucioles demeurait compacte, alors que derrière moi elle s'étirait, je me suis dit "bon ben là mon ami tu dois être dans le dernier quart". Je découvrirais avec joie que tel ne fut pas le cas et que, comme à l'habitude dirais-je, je finirai dans le ventre mou.

J'ai eu frais tout le temps, surtout sous le vent, en ligne de crête, et j'ai connu deux phases de 20 minutes de somnolence, parvenant à m'endormir (impossible d'empêcher les paupières de tomber) tout en courant. Certains derrière moi, croyant à un malaise et se montrant bienveillants, me demandaient si tout allait bien, ce à quoi je répondais "oui oui" en souriant, me remémorant mes années en école de formation initiale, durant les longues marches de nuit où je parvenais à dormir en marchant, accroché au sac de celui de devant.

Bref, j'ai accueilli le lever de soleil à 7h40, comme une délivrance. Un véritable réveil physiologique!! Même le rythme s'en est ressenti . Je devais être alors au 53e km environ. Il en restait encore 19!! Au 48e, je m'étais déjà dit: "tiens c'était la fin des Truffières il y a 3 semaines, et il me reste 24 km". Là c'était un peu dur dur, surtout dans les quadris et les mollets. Nous en étions alors à 1700D+, ce qui n'est pas énorme, mais la nuit et le froid aidant, cela suffisait à se sentir vivant.

L'effet bouche sucrée ne m'a pas permis de me ravitailler correctement (2 barres de céréales seulement et beaucoup d'eau sur toute la course) et j'ai heureusement pu dévorer avec envie quelques rondelles de rosette sur les 3 derniers ravitaillements.

Les ravitaillements tiens, parlons en. Une catastrophe en terme d'organisation: des zones étriquées dans des tentes rikiki, surchauffées (bonjour les écarts de température, tout pour chaopper la crève) et des tables inaccessibles, cachées derrières 4 rangées de coureurs en demande de bouffe. Tant et si bien qu'à part mes deux passages en cabine bleue, je n'ai pas marqué un seul temps d'arrêt. Cela m'a d'ailleurs permis de ne pas finir si loin que cela de Libs en fin de course (il semble même que l'on se soit presque croisé au 48e km).

Au 66e kilomètre, je me suis dit "et bien voilà: 6000D dépassée, maintenant c'est du plus". Quelques dernières descentes sur bitume dans Lyon...quelques belles dernières côtes casse-pattes...et les bords du Rhône, annonçant une arrivée toute proche, étaient en vue. Un passage sur les quais, sous un pont, puis dessus, le musée des confluences, 200 mètres, et voilà la Halle Tony Garnier, le couloir d'arrivée et cette fameuse arche de la Saintélyon: CA Y EST j'ai couru 72km et 1990 D+.

Je finis cette course en 10h54'51", 3886e sur 5327 classés (plus de 6100 au départ). Libs est 2919e en 10h07'18", bravo champion!! Bon nous sommes loin de Benoît CORI: 5h07'42". Il y encore du boulot. Et un peu d'humilité face à la première femme, Corali BUGNARD, 58e, en 6h32'54"! Respect!!

Ce fut alors le moment de la récupération du T-shirt, puis de la douche virile dans une remorque de camion, et enfin le trajet retour jusqu'à la gare de la Part Dieu, avec Libs, où le temps d'un QUICK, on a pu se raconter nos campagnes avant de reprendre nos routes, enfin nos rails. A 16h45, j'étais récupéré par mes deux chéries, à Avignon, après m'être endormi trois fois dans le train, réveillé en sursaut de peur d'avoir raté l'arrêt mais récupérant déjà de cette nuit blanche si particulière. Une bonne Leffe plus tard, dans le canapé, et il était déjà temps de préparer le sac pour aller au boulot le lendemain. Je voudrais encore remercier toute la famille et les amis qui m'ont encouragé pour cette épreuve cloturant 2015. Je n'oublierai pas non plus mes chaussettes de récup' BV SPORT que je remercie de m'avoir permis de sortir du lit sans trop de ridicule. ce lundi matin, la tête encore perdue dans les monts du lyonnais, PETL sur le front. 

Publicité
Publicité
Commentaires
One More Trail
  • un blog créé au lendemain du Lozère Trail 2014 pour ceux qui, comme moi, sont excités la veille, se demandent ce qu'ils font là pendant et, dès la ligne franchie, se disent "vivement le prochain".
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité